Ce vendredi session d’installation du Conseil Régional. Ambiance de rentrée, agréable évidemment. Puis que nous partîmes trente et sommes revenus à cinquante quatre.
Sans surprise, Bruno RETAILLEAU a été élu Président avec 54 voix sur 93. Il y a eu 39 bulletins blancs puisque les oppositions n’ont pas présenté de candidats.
Bruno RETAILLEAU a fait un très beau discours rempli d’émotions de convictions et d’envie d’agir vite. Il entend appliquer dès le début janvier son programme en préparant entre autres le Grenelle de l’apprentissage. Il a aussi réaffirmé son souci d’équilibre des territoires, en réaffirmant qu’une métropole forte et rayonnante ne devait s’épanouir au détriment de la ruralité.
Langage auquel l’ancien Maire de VERTOU que je suis est très sensible ayant fait de l’ancrage à la fois métropolitain et dans le Vignoble de VERTOU un axe fort de ma politique.
Bruno RETAILLEAU a également rappelé son engagement pour le transfert de l’aéroport et l’évacuation de la ZAD, véritable zone de non-droit.
Vous pourrez lire son discours en cliquant sur « Lire la Suite ».
Se sont également exprimés les différents Présidents de groupe. Madame BRINGUY, avec humour a rappelé ses engagements et ses convictions. Monsieur GANNAT avec courtoisie a félicité le nouveau Président.
Monsieur CLERGEAU, fidèle a lui-même, a donné des leçons de démocratie. J’ai gouté avec beaucoup d’amusement ses propos invitant la majorité a respecter l’opposition (ce qu’elle fera) alors qu’il a lui même pendant cinq ans ignoré sa minorité. Je n’ai pas oublié le dossier de la crise du Muscadet en 2011, où il a sciemment ignoré le seul Conseiller Régional du Vignoble, exclu des réunions et des informations, sous prétexte qu’il était UMP et s’appelait DEJOIE. Bref, le camarade CLERGEAU n’a pas bien digéré sa défaite.
Formons le vœu pour lui qu’il digère mieux les repas de réveillon à venir!
Bonnes fêtes de Noël à tous.
Mes chers collègues,
Je voudrais vous remercier du fond du cœur pour votre confiance. Et je voudrais vous dire que cette confiance, elle m’honore et elle m’oblige.
o Elle m’oblige à votre égard, à l’égard de chacune et de chacun d’entre vous, de notre institution régionale qui vit ce matin un moment important, à travers ce renouvellement de l’assemblée régionale. Renouvellement qui comme vous le savez se conjugue avec le renforcement des compétences de la Région voulue par la réforme territoriale. C’est à nous mes chers collègues, et à nous seuls, qu’il revient de dessiner le visage de la Région de demain, mais sans effacer les traits qui ont fait l’identité, et même la singularité, de notre collectivité régionale. Car on ne construit jamais pas l’avenir sur la négation du passé. Et c’est pourquoi je voudrais avoir une pensée ce matin pour mes prédécesseurs :
Pour Olivier Guichard bien sûr, le père fondateur de notre région mais également l’un des grands bâtisseurs de la France des territoires. C’est lui qui a lancé les premières grandes politiques d’aménagement du territoire, c’est lui qui a posé les premières pierres de notre République décentralisée ; cette composition française qui réunit dans un même mouvement, dans un même attachement, l’unité nationale et notre diversité locale, la grande patrie française et nos petites patries charnelles.
Et je veux saluer ceux qui par la suite ont prolongé son ambition, ses intuitions : François Fillon et Jean Luc Harousseau, auprès desquels j’ai eu la chance de servir notre région. Je veux leur rendre hommage car c’est sous leurs présidences qu’ont été impulsées des réussites majeures qui aujourd’hui encore, font rayonner les Pays de la Loire : je pense au technocampus EMC2 ou au cyclotron Arronax, fleurons de la recherche et de l’innovation ligérienne, je pense aussi à nos grandes réalisations culturelles comme la Folle Journée en région, le pass culture sport ou même la Loire à vélo.
Enfin je tiens à saluer Jacques Auxiette, qui a présidé cette assemblée pendant 11 années. Bien sûr, nous avons nos différences, nos divergences même. Vous les connaissez. Mais ce que je veux retenir de mon prédécesseur, ce ne sont pas les combats électoraux qui ont pu nous opposer, mais les combats régionaux qui nous ont rassemblés ; depuis l’A831 jusqu’à Notre Dame des Landes, en passant par le combat contre le dépeçage des Pays de la Loire. Et c’est la raison pour laquelle je veux ce matin le remercier, en votre nom à tous car il a fait progresser le fait régional, et lui adresser un salut républicain, qui est aussi, et vous le comprendrez, un salut vendéen.
Vendéen, comme cette Vendée que j’ai servie pendant 28 ans, et que je vais désormais servir autrement, ici à la Région, comme je servirai avec la même passion, avec le même enthousiasme, nos cinq départements. Ces cinq départements que vous représentez, ces cinq départements que vous aimez car ce qui nous réunit dans cette assemblée, ce n’est pas seulement un engagement pour une collectivité, c’est aussi un enracinement. Un enracinement dans nos communes, dans nos cantons, dans nos quartiers, dans toutes ces petites communautés humaines où notre engagement s’est forgé dans le sentiment d’appartenance. Je ne crois pas à la politique désincarnée, je ne crois pas aux institutions déracinées qui finissent toujours par être déconnectées des réalités. La région des Pays de la Loire est la seule région qui se conjugue au pluriel. Et je souhaite que nous soyons tous fiers de cette diversité qui ne s’oppose pas à la construction de stratégies régio nales.
o C’est donc un moment important pour nous, pour notre institution régionale, mais c’est surtout un moment important pour notre région. Mes chers collègues, j’ai une conviction : cette élection a été un révélateur. Un révélateur des forces mais aussi des faiblesses des Pays de la Loire. Car quelles que soient nos sensibilités, nous avons tous pu mesurer dans cette campagne l’inquiétude, le désespoir et parfois même la colère, qui s’expriment aujourd’hui dans nos territoires. Bien sûr, notre région se bat, elle investit, elle innove ; mais elle souffre également.
Elle souffre dans nos petites communes dont beaucoup sont confrontées à l’éloignement, à l’enclavement et même à l’isolement ;
Elle souffre dans nos bassins industriels, dans nos campagnes, où la précarité augmente à mesure que la compétitivité diminue ;
Elle souffre dans nos familles également, dans tous ces foyers qui vivent l’épreuve du chômage, l’épreuve des fins de mois difficiles.
Cette souffrance, nous devons l’entendre, nous devons la voir, car si la Région détourne son regard, alors ses habitants se détourneront de la Région ; ils reprendront cette confiance qu’ils nous ont donnée dimanche dernier. Je veux un Conseil régional qui regarde la région en face, la région en vrai. Aujourd’hui plus que jamais, nous avons un devoir de lucidité.
Mais nous avons aussi, et même surtout, un devoir d’efficacité car c’est ce qu’attendent de nous les ligériens : une Région efficace. L’efficacité mes chers collègues, elle ne se décrète pas. Elle se construit. Elle se construit à travers trois exigences :
Un horizon, c’est-à-dire une vision pour la région ;
Une méthode, c’est-à-dire une gouvernance régionale ;
Et des objectifs, c’est-à-dire un projet pour les Pays de la Loire.
1- Une vision pour la région tout d’abord
Ma vision pour la région, celle que je veux porter, celle que je veux défendre, c’est l’équilibre régional.
• L’équilibre géographique évidemment, l’équilibre entre nos territoires.
Je l’ai dit tout au long de ces derniers mois et je le redis devant ce matin avec force : je ne veux pas d’une région à plusieurs vitesses.
Oui à une métropole puissante et rayonnante, car il n’y a pas de région forte sans métropole forte, sans « métropole d’équilibre » justement, pour reprendre une expression chère à Olivier Guichard ;
mais non à une ruralité délaissée, à des villes moyennes fragilisées.
Il y a aujourd’hui dans les Pays de la Loire une « région des oubliés » comme il existe une France des oubliés. Je veux le dire ce matin car cette réalité, je l’ai vue au cours de ces derniers mois, je l’ai entendue dans les rencontres et dans les échanges que j’ai eus. Et cette réalité, je ne veux pas et je ne peux pas m’y résigner. La Région doit apporter des réponses à ces territoires qui se sentent abandonnés. J’y reviendrai dans quelques instants.
• Après l’équilibre géographique, l’équilibre économique : Nous avons la chance d’avoir dans nos cinq départements de grandes entreprises, de grands fleurons industriels qui irriguent l’ensemble de notre territoire et impulsent de nouvelles dynamiques.
Mais la dynamique principale, la dynamique primordiale, c’est la dynamique entrepreneuriale dans nos TPE et dans nos PME : car c’est là où se trouvent la majorité des emplois ; c’est là aussi où se trouvent la majorité des besoins en matière de formation, d’innovation et d’internationalisation. Nous devons renforcer ce tissu de petites et moyennes entreprises qui se battent et qui font la force économique de notre région. Et c’est que nous ferons : A travers par exemple le contrat de croissance pour les PME, un cadre suffisamment large et suffisamment souple pour nous permettre de faire du sur-mesure et non pas du prêt à porter. Car ce n’est pas aux entreprises de s’adapter à la Région, c’est à la Région de s’adapter aux entreprises. Faire vivre l’esprit d’entreprise, c’est d’abord faciliter la vie des entrepreneurs, ceux qui créent de la richesse et de l’emploi dans nos cinq départements. C’est eux qu’il faut aider, avec leurs salariés, à travers l’instauration d’un véritable patriotisme économique régional. Ce patriotisme économique régional, c’est une belle expression, mais elle doit trouver une traduction concrète avec un meilleur accès de nos PME à la commande publique, mais aussi un meilleur approvisionnement en produits locaux dans les selfs ou les cantines de nos lycées et de nos CFA.
• Enfin le dernier équilibre c’est l’équilibre civique,
C’est l’équilibre entre les droits et les devoirs, l’équilibre sur lequel repose l’ensemble du pacte républicain. Victor Hugo disait que la République affirme le droit mais impose le devoir : cette conception est aussi la mienne, et elle doit être la nôtre. Car elle n’est ni de droite, ni de gauche. Elle est républicaine, elle est française tout simplement.
Et cette conception, je veux la faire partager, et même la faire aimer, et d’abord auprès des plus jeunes :
dans les lycées dont nous avons la charge en proposant aux établissements qui le souhaitent de renforcer la dimension civique dans la vie scolaire, à travers les lycées tricolores ;
dans nos associations également, en soutenant davantage le bénévolat. Et nous créerons, avec des grands et des petits donateurs privés, ainsi que des entreprises volontaires, une fondation régionale qui mobilisera de nouveaux financements pour soutenir et valoriser cette culture du don et de la gratuité qui est dans l’ADN de notre région.
Mes chers collègues, cette exigence d’équilibre, elle nous correspond, elle nous définit. Car l’équilibre, c’est notre tempérament, celui des hommes et des femmes de l’Ouest qui ont toujours su conjuguer leurs différentes aspirations sans tomber dans les fausses oppositions : entre l’identité et la modernité, entre le rural et l’urbain, entre l’économie du futur et l’économie du présent… Alors cet équilibre régional, nous devons l’incarner concrètement à travers un projet mais aussi une gouvernance.
2- La gouvernance La gouvernance régionale, celle que je vous proposerai, c’est une gouvernance à deux niveaux, à deux échelles :
A l’échelle de l’institution régionale bien sûr, de notre administration et de notre assemblée ;
Mais à l’échelle de la région également, de tout le territoire régional, dans un contexte de renforcement du rôle des Régions. Ces deux niveaux sont indissociables, mais ils ne sont pas semblables ni même superposables : je ne confonds pas l’administration et le territoire, car nous n’incarnons par la région à nous tous seuls, nous la représentons, nous la servons. Et c’est déjà beaucoup. • L’institution tout d’abord,
C’est-à-dire toutes celles et ceux qui mettent en œuvre les politiques régionales ; ce sont les près de 3200 agents qui ici, sur le campus régional, mais aussi dans les lycées, sur le terrain, donnent un sens concret au service public régional.
Je tiens ce matin à les saluer et à les assurer de ma confiance et de mon engagement à leur égard. J’ai présidé un Département : je sais ce que les élus doivent à celles et ceux qui les épaulent au quotidien. Je sais aussi que plus la collectivité est grande, plus la sérénité du dialogue social est importante. Cette sérénité sera pour moi une priorité, car elle est la condition de l’efficacité.
La sérénité est essentielle, mais la responsabilité l’est tout autant : chaque euro dépensé par le Conseil régional doit être un euro utile pour notre région. Comme je m’y suis engagé, nous lancerons un plan d’économies budgétaires pour baisser le recours à l’emprunt, mais aussi le recours à l’impôt.
Je veux que la Région prenne ses responsabilités, en prenant les mesures qui s’imposent et sur lesquelles je me suis engagé auprès des Ligériens :
La vente des espaces régionaux : je le ferai.
L’évaluation de chaque politique régionale et la mutualisation avec les Départements : je le ferai.
La maîtrise des dépenses de personnel et la baisse des dépenses de communication : je le ferai.
Je le ferai parce que la dette ne fragilise pas seulement la croissance, elle fragilise aussi la confiance des citoyens. C’est une arme de déception massive qui est en train de se retourner contre les élus, gauche et droite confondues d’ailleurs, et les principales victimes ce sont à la fois la démocratie et les générations futures.
Nous devons donc démontrer par les actes que nous sommes à la hauteur de la confiance qui nous a été accordée. Pas dans 6 ans, pas dans 1 an, mais maintenant et c’est la raison pour laquelle j’ai demandé que dès le mois de janvier, un audit financier indépendant soit réalisé, pour pouvoir enclencher sans tarder ce plan d’économies.
Le Conseil régional, c’est l’administration régionale, mais ce sont aussi les élus régionaux. Des élus qui siègent dans la nouvelle majorité, ou dans la minorité. Je veux dire aux différents groupes d’opposition que leurs droits seront respectés, quelles que soient leurs sensibilités. L’opposition a des droits mais la majorité a un devoir : celui d’appliquer les propositions et de défendre les convictions sur lesquelles elle a été élue. J’ai des convictions, comme vous tous dans cette assemblée. Ces convictions, je les assume. Car les convictions, c’est ce qui fait la grandeur et même la profondeur de la politique. C’est justement lorsqu’il n’y a plus de convictions que la politique devient « une machine à désespérer les hommes » pour reprendre les mots d’Albert Camus. Mais avoir des convictions ne doit pas nous empêcher de nous rassembler, lorsque l’intérêt régional l’exige.
• Cet intérêt régional, c’est ce qui m’amène au deuxième aspect de la gouvernance que je vous propose : la gouvernance non pas seulement de l’institution régionale, mais des territoires de la région. Vous le savez comme moi, la réforme territoriale a été très largement une réforme de la collectivité régionale : de la carte régionale bien sûr, et nous en savons quelque chose puisque nous avons évité de justesse le dépeçage des Pays de la Loire ! Mais des compétences régionales également, qui ont été renforcées.
Ma conviction, c’est que nous devons assumer ces compétences sans étouffer les territoires. Je ne veux pas que l’on ajoute au jacobinisme national une sorte de centralisme régional dans lequel la Région déciderait de tout, s’occuperait de tout, au mépris des libertés locales.
C’est la raison pour laquelle j’avais pris un engagement dans cette campagne : renforcer les liens entre la Région et les Communes, la Région et les Intercommunalités, la Région et les Département bien sûr. Ce lien avec les Départements, il est essentiel :
D’abord parce que c’est l’un des échecs de cette réforme que de n’avoir pas su articuler le couple Région/Département.
Ensuite parce que nos cinq Départements incarnent, aux yeux de la majorité des ligériens, ces identités locales sur lesquelles nous devons nous appuyer pour faire rayonner notre région.
Nous devons donc travailler main dans la main avec les uns et les autres. C’est la raison pour laquelle j’ai proposé aux Départements de faire converger nos différentes politiques territoriales dans un dispositif unique pour les territoires, et notamment pour les intercommunalités : le contrat de proximité. Un contrat qui sera donc à la fois régional et départemental, ce qui permettra de favoriser les effets de levier sur les projets, de simplifier les demandes des élus locaux, mais aussi de réaliser des économies en diminuant les coûts de gestion. Les Président des Départements du Maine et Loire, de la Mayenne, de la Vendée et de la Sarthe m’ont déjà fait part de leur accord, et je rencontrerai dans les prochaines semaines le Président du Conseil départemental de Loire Atlantique pour lui proposer de s’associer à cette démarche de simplification et de mutualisation.
Mes chers collègues, la gouvernance régionale que je vous propose, c’est plus de respiration territoriale et plus de concertation avec les territoires. Une concertation qui passera par des actes concrets à l’échelle de chaque département, comme par exemple l’organisation d’une réunion annuelle avec tous les Maires, mais également la création d’une conférence départementale des exécutifs.
Mais cette organisation territoriale n’a évidemment de sens que si elle est au service d’un projet régional. Et c’est par ce projet que je voudrais terminer.
3- Le projet Ce projet, vous le connaissez car c’est ce projet que les ligériens ont choisi. Je viens d’ailleurs d’en rappeler certaines mesures. Je ne vous infligerai donc pas un catalogue à la Prévert ; je veux simplement évoquer devant nous ce matin trois urgences auxquelles nous devons répondre très vite.
La lutte contre le chômage des jeunes.
Le soutien à la ruralité.
Enfin, le troisième est un chantier au sens propre du terme, même si malheureusement, il n’a pas encore véritablement débuté : c’est le projet de Notre Dame des Landes bien sûr.
• La lutte contre le chômage des jeunes tout d’’abord.
Les chiffres sont là et ils sont incontestables : le nombre de jeunes demandeurs d’emplois dans notre région a augmenté de 30% en 11 ans, deux fois plus qu’au plan national.
Nul ne peut se résigner devant cet échec collectif, devant ce drame humain, et la Région moins que personne car l’emploi des jeunes, c’est le cœur des compétences régionales. Et c’est sur l’apprentissage que je veux insister ce matin, comme l’un des outils de lutte contre le chômage des jeunes.
D’abord parce que l’apprentissage est un formidable moteur d’insertion des jeunes. Il suffit de regarder la situation en Allemagne : trois fois plus de jeunes en apprentissage, et trois moins de jeunes au chômage.
Ensuite parce que j’ai la conviction qu’en matière de soutien à l’apprentissage, la Région peut aller encore beaucoup plus loin :
en soutenant davantage les entreprises et nous créerons une prime régionale pour les PME qui prennent un apprenti ;
en sensibilisant davantage les jeunes également, dès l’orientation, et nous mettrons en place des ambassadeurs de l’apprentissage qui iront dans les collèges et dans les lycées faire la promotion de cette voie d’excellence.
Mais la Région ne doit pas se contenter d’empiler de nouvelles actions : elle doit aussi impulser une grande mobilisation. C’est le sens du Grenelle de l’apprentissage que nous organiserons dans les tout prochains mois. Un Grenelle qui réunira l’ensemble des acteurs, notamment les entreprises, les branches professionnelles, les CFA et l’Education Nationale bien sûr. Car il n’y a pas d’emploi sans employeurs. L’emploi c’est d’abord l’entreprise, c’est-à-dire l’insertion par le travail, par l’effort, par le mérite. Ma conception de l’insertion, ce n’est pas l’assistanat. Je veux une Région qui tienne un langage de vérité aux jeunes, qui leur dise « aide toi et la Région t’aidera ». C’est ce contrat de confiance que je propose aux jeunes, et c’est un vrai contrat d’avenir car c’est finalement le seul qui permet à la fois, de se construire, de s’insérer et de se responsabiliser. La lutte contre le chômage des jeunes sera donc une priorité mais je souhaite également que la Région apporte de nouvelles réponses aux séniors qui sont sans emplois depuis trop longtemps, en renforçant l’offre de formation, en mettant en place des accompagnements spécifiques. Nous ferons des propositions en ce sens dans les semaines et les mois qui viennent.
• Deuxième chantier après l’emploi des jeunes : le soutien à la ruralité. Les Pays de la Loire ne sont pas l’Ile de France : nous avons la chance d’avoir à la fois une grande métropole, un réseau d’agglomérations, un maillage de villes moyennes et de petites communes rurales. La majorité de ces communes sont loin de Nantes, loin de l’hôtel de Région, et cet éloignement renforce le risque qu’elles sortent des écrans radars de notre politique régionale, si nous n’y prenons garde. C’est le sens du pacte régional pour la ruralité que nous allons mettre en œuvre dans les tout prochains mois, avec : Des mesures pour désenclaver, pour développer : je pense à l’accès au THD mais également au schéma routier régional que nous allons établir rapidement. Je pense également à nos gares rurales, à nos lignes et à nos dessertes de proximité que nous développerons et que nous défendrons auprès de l’Etat. Car mes chers collègues, je vous le dis : nous ne lâcherons rien dans la défense de la ruralité. Des mesures pour désenclaver mais des mesures pour dynamiser également. Dynamiser nos centres bourgs dont beaucoup sont confrontés au drame de la disparition des services de proximité. Nous créerons un fonds de soutien aux petits commerces et à l’artisanat, sous forme de prêts à taux zéro, et je souhaite que la Région se mobilise davantage sur la question cruciale de l’accès aux soins, en renforçant son aide aux territoires qui sont en passe de devenir de véritables déserts médicaux. Soutenir la ruralité, c’est aussi soutenir notre agriculture qui traverse une succession et même une conjonction de crises. Car la crise agricole mes chers collègues, elle est la fois économique, sociale, morale même car il faut cesser de désigner les agriculteurs comme des boucs émissaires ! Cette crise, elle n’est malheureusement pas nouvelle, mais cette crise, elle s’intensifie dangereusement, comme le montre l’évolution des cours : les prix du porc, de la viande bovine mais aussi du lait sont aujourd’hui inférieurs à ceux qui existaient en juin dernier, lorsque les difficultés se sont brutalement accélérées. La Région doit agir, et c’est la raison pour laquelle nous lancerons un plan d’urgence pour l’agriculture, pour favoriser la modernisation et la transmission des exploitations, pour créer de nouveaux débouchés également avec le développement de l’export mais aussi le développement de nos approvisionnemen ts en produits locaux.
• Dernier chantier que je veux aborder devant vous ce matin : Notre Dame des Landes. Pourquoi Notre Dame des Landes ?
D’abord parce que Notre Dame des Landes renvoie à notre capacité à connecter nos territoires et à les ouvrir sur l’international, pour lus de compétitivité, plus d’attractivité. Ce projet est directement lié à notre compétence principale : le développement économique et l’emploi. Et je ne veux pas que les Pays de la Loire passent à côté de ce grand projet économique. Je ne veux pas que les Pays de la Loire passent à côté de la grande compétition des territoires qui va s’engager avec la création des grandes régions.
Ensuite, et peut-être surtout, parce que ce projet économique a désormais une dimension symbolique, devant laquelle aucun élu de la République ne peut rester indifférent. Je veux parler de la ZAD évidemment, et de ce climat intolérable qui pèse sur Notre Dame des Landes.
Comme je l’ai dit au Premier Ministre mardi dernier : je n’accepte pas que notre région devienne la vitrine de l’impuissance de l’Etat. Notre Dame des Landes est dans la République, l’autorité de l’Etat doit s’appliquer. Je demande l’évacuation de la ZAD le plus rapidement possible, et le lancement des travaux dans la foulée. Manuel VALLS m’a confirmé la volonté du Gouvernement de relancer le projet : si le Premier Ministre honore son engagement, alors il trouvera la Région à ses côtés car la seule chose qui compte, au-delà des majorités et des sensibilités, c’est l’intérêt régional. Je ne veux pas que cet intérêt régional soit sacrifié sur l’autel de petits marchandages politiciens !
L’intérêt régional mes chers collègues, c’est ce qui doit nous rassembler, c’est ce qui doit nous mobiliser, et pas seulement sur Notre Dame des Landes mais sur tous les grands projets qui engagent l’avenir des Pays de la Loire. Cette exigence d’unité doit être la nôtre, mais elle doit d’abord être la mienne. Je l’ai souligné dès dimanche dernier : je serai le Président de tous les ligériens, sans exclusive. Car le temps de l’élection régionale est derrière nous. Désormais, c’est le temps de l’action régionale qui s’ouvre devant nous. Une action que j’entends mener avec toute ma détermination et toutes mes convictions, avec tout ce que je suis mais aussi avec tout ce que nous sommes, pour le bien de tous les ligériens. Mes chers collègues, aujourd’hui plus que jamais, nous devons être à la hauteur de la mission qui nous a été confiée par le suffrage universel. Car vous le savez, notre pays traverse une profonde crise de confiance : cette confiance qui est fragilisée par les difficultés économiques, cette confiance qui a tourné à l’angoisse après les évènements dramatiques que nous venons de traverser. Trop de Français doutent de la France aujourd’hui, de sa capacité à relever les immenses défis auxquels elle est confrontée. Et c’est à nous mes chers collègues, à nous les élus de la République, de montrer que cette France que nous représentons, cette France des régions qui se bat au quotidien contre la fatalité, cette France là peut porter, elle aussi, une nouvelle espérance française. Alors soyons fiers de ce que nous sommes, soyons fiers de notre diversité, soyons fiers de notre région, celle que nous servons, celle que nous aimons ; Vive les Pays de la Loire et vive la France ! Je vous remercie de votre attention.
Bruno RETAILLEAU, Président