Au moment où j’écris ces lignes, tout a été dit ou écrit sur l’horreur absolue de l’assassinat de journalistes et de policiers au siège de CHARLIE HEBDO.
Chacun le vit avec sa sensibilité. Ce crime contre la liberté de la presse, fondement de la démocratie, comme le rappelait Robert BADINTER sur FRANCE 2, est aussi un crime contre l’humour.
L’humour reste le rempart contre toutes les horreurs, les détresses humaines, et les totalitarismes. L’humour est plus intelligent que les intégrismes et les terrorismes. Les dessinateurs de CHARLIE HEBDO, comme d’autres, le prouvent chaque jour et continueront à le faire, n’en déplaise aux petits lâches dont l’intellect est aussi développé que celui d’un chargeur de mitraillette!
Ce soir, quelqu’un m’a dit : « Je n’aimais pas particulièrement CHARLIE HEBDO mais que je n’ai qu’une envie, c’est d’acheter le prochain numéro. »
J’attends impatiemment la prochaine UNE de CHARLIE qui saura, j’en suis sûr, ridiculiser ces assassins avec l’arme absolue, celle qu’ils craignent le plus : l’Humour.
A l’heure où retentit la sirène comme chaque premier jeudi du mois,notre pays est en deuil. Puissent les hommes de toutes confessions, de tous courants de pensée se donner la main pour former une immense chaîne humaine et fixer à jamais, autour d’un monde ulcéré, les limites du possible, limites infranchissables par le mal dans tous ses méandres.
Oui la liberté de s’exprimer a été bafouée et touchée de plein fouet. Cette liberté conquise, et chère à la patrie des Droits de l’Homme, a été piétinée.
Vous avez su, Rodolphe Amailland et toi, trouver les mots et l’intonation qui faisaient prendre conscience à une salle Sèvre et Maine, toujours aussi garnie pour les vœux de la municipalité, que l’heure était grave en France comme aux plus sombres moments de son histoire.
Votre émotion, à Rodolphe Amailland et toi, était à la fois palpable et communicative.
D’ailleurs la minute de silence demandée par le maire de Vertou, en hommage aux « premières » victimes de ces barbares, fut empreinte d’un profond respect, mais aussi d’un sentiment contenu de colère et de révolte;
Faisons très attention à ne pas nous gargariser de mots, même s’ils sonnent justes.
Gardons toujours présent à l’esprit que cette barbarie devient une menace quotidienne, et qu’en ciblant des objectifs très précis, tel qu’un organe de presse, ces criminels n’en sont que plus dangereux car imprévisibles.
Il est impossible, même à des plans Vigipirate d’un degré le plus élevé, de tout surveiller et tout prévoir.
Une note de paix et de détente, quoique solennelle, au cours de cette cérémonie, fit tomber un peu la pression.
Ce fut le moment où Laurent Dejoie se vit conférer, par celui qui préside désormais aux destinées de la ville, l’Honorariat de maire , pour les services rendus à sa bonne ville de Vertou, pendant les 19 années où il en fut le premier magistrat
Félicitations pour cette distinction, oh combien méritée.
Rodolphe Amailland, a rappelé malicieusement que Laurent Dejoie avait été élu, pour la première fois, un 18 juin !
Cela ne s’invente pas pour un gaulliste de toujours.
Humour quand tu nous tiens……………….
« Monsieur le Président, je vous fais une lettre que vous lirez peut-être si vous avez le temps…. »
On nous prône l’unité nationale au soir du malheur qui touche l’ensemble des Français. On se couche là-dessus et la nuit efface les bonnes résolutions.
Loin des mesquineries qui n’ont pas droit d’asile dans des circonstances pareilles sur une terre dite cultivée, me voici très à l’aise pour exprimer mon scepticisme sur une unité nationale pour le moins fragile. Je n’adhère ni au parti de Madame Le Pen, ni à celui de Monsieur Hollande, ni à aucun autre d’ailleurs. De même qu’on n’envoie pas de bristol pour inviter à la solidarité, de même on ne filtre pas les pèlerins d’une marche silencieuse. Faire alliance pour une fois, le temps d’une trêve, est-ce donc si compliqué, à moins que l’on craigne d’y prendre goût…. ? Je comprends que la politique en France fasse couler autant d’encre et je déplore qu’elle mette hélas en danger la vie de ses sujets.
Quelles que soient nos origines, nous sommes nombreux à désirer la paix et à la servir de notre mieux. Mais qu’on nous montre l’exemple.
Les moments de deuil sont souvent l’occasion de réunir les membres d’une même famille. La famille française va décidément bien mal. Les dessinateurs de presse satirique et les éditorialistes n’ont pas fini de nous montrer, en forçant le trait provocateur de leur talent, dans quel état de délabrement est notre pays. Pourquoi ? Parce que le mot Fraternité s’efface aux frontons de nos hôtels de ville. Lire les uns, entendre les autres, ne nous dispense pas du recul indispensable pour garder à l’esprit la clairvoyance et le respect que nous devons à nos semblables, de quelque origine, de quelque religion, de quelque sensibilité soient-ils.
Hier la France se relève. Aujourd’hui elle ne retombe que mieux dans le caniveau, en faisant barrage, en cherchant querelle. « La Liberté guidant le peuple » est vouée, Monsieur Malraux, à rester dans son musée.
A moins que Monsieur Fillon, homme sage et discret, ne se présente, déserter les urnes pour les prochaines élections présidentielles serait vraiment une bonne idée, la meilleure récompense à offrir à nos « élites »…. Pantins ou hommes de paille ? Qu’ils s’interrogent et nous répondent, mais sans le secours de ces analystes qui nous rebattent les oreilles toute la journée avec cette manie qui consiste à détricoter la solidarité. La télévision devrait se faire porteuse d’apaisement et les fines plumes d’un peu d’optimisme ; ce serait le moyen doux d’éradiquer la violence.
Mettre de l’huile sur le feu finira-t-il par être passé de mode ? Je l’espère, vivement, pour que la France et le métissage qui la colore dessine le visage d’une paix restaurée, forte, durable et féconde !