11 Novembre à VERTOU

Ce matin à VERTOU, comme dans la quasi-totalité des communes de FRANCE, nous avons commémoré le 99ème anniversaire de l’armistice signé le 11 novembre 1998.

Un onze novembre particulier car il lance les cérémonies du centenaire de la Grande Guerre.
Particulier aussi à titre personnel car c’est le dernier auquel j’assiste en tant que Maire de VERTOU.

Vous trouverez ci-dessous le texte du discours que j’ai prononcé à l’Hôtel de Ville.

Pour comprendre le traumatisme provoqué dans notre pays, je vous livre les chiffres que j’ai cité ce matin.

« La guerre 1914/1918, c’est dix millions de morts et presque autant de blessés dans le monde, 1.400.000 morts ou disparus en France, soit 10 % des adultes masculins.

 215 morts à VERTOU c’est  le quart des 850 vertaviens qui ont été mobilisés alors que VERTOU comptait 5500 habitants.

Un mort par semaine pendant quatre ans !

 Ce serait aujourd’hui à VERTOU, qui compte quatre fois plus d’habitants : 3400 vertaviens qui seraient allés au combat et 860 qui auraient laissé leur vie. »

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Discours prononcé le 11 novembre 2013 à l’Hôtel de Ville de VERTOU par Laurent DEJOIE

 

Monsieur le Conseiller général, Mes chers collègues élus,

Mon Général, Messieurs les Présidents des Associations Patriotiques,

Mesdames, Messieurs,

L’armistice du 11 novembre1918 amis fin à une guerre commencée quatre ans auparavant.

Le 2 août1914, la Franceentrait en guerre sans savoir qu’elle marquerait à tout jamais notre pays, l’Europe et le monde.

Cela fait bientôt cent ans et vont débuter les commémorations du centenaire qui trouveront leur point d’orgue le 11 novembre 1914.

La Mission du Centenaire à laquelle participe l’Association des Maires de France travaille à faire de cet évènement un moment exceptionnel aux finalités multiples.

Jeudi dernier, le Président de la république en dévoilant le programme de ce centenaire a lancé de manière officielle ce cycle de commémorations.

Au-delà de l’hommage et de la reconnaissance faite aux combattants, ces commémorations permettent un travail de mémoire et de compréhension des évènements indispensable pour éviter qu’une pareille tragédie ne se renouvelle.

Hommage et reconnaissance tout d’abord aux combattants.

Les soldats français et leurs alliés se sont battus pour notre pays.

Ils ont souffert dans leur chair. Ils sont morts, loin des leurs, sans comprendre les buts d’une guerre sur lesquels les historiens réfléchissent encore.

Morts sans savoir que leur sacrifice ne dispenserait pas la génération d’après d’une autre guerre, tout aussi atroce, même si dans ce domaine les comparaisons sont dérisoires.

Nous devons à ces morts pour la Franceune reconnaissance éternelle et un respect absolu.

Depuis bientôt cent ans, dans toutes les communes de France, cet hommage est rendu autour des monuments aux morts édifiés justement après la « Grande Guerre ».

Ici à VERTOU, ce sont 215 de nos concitoyens qui ont péri entre 1914 et 1918.

Je veux ici rappeler les chiffres que je citais le 11 novembre 2008 qui permettent de comprendre le traumatisme subi par notre pays et ses habitants.

La guerre 1914/1918, c’est dix millions de morts et presque autant de blessés dans le monde, 1.400.000 morts ou disparus en France, soit 10 % des adultes masculins.

 215 morts à VERTOU c’est  le quart des 850 vertaviens qui ont été mobilisés alors que VERTOU comptait 5500 habitants.

Un mort par semaine pendant quatre ans !

 Ce serait aujourd’hui à VERTOU, qui compte quatre fois plus d’habitants : 3400 vertaviens qui seraient allés au combat et 860 qui auraient laissé leur vie.

Je veux remercier ici l’Association Généalogique Vertavienne qui s’est attelée à la tâche d’établir les biographies de ces 215 vertaviens dont le nom figure sur le monument devant lequel nous nous sommes inclinés tout à l’heure.

Chaque famille ou presque a été frappée et notre pays et ses trente-six mille communes ont été marqués pour des décennies.

Cette reconnaissance que nous manifestons chaque année doit nourrir un travail de mémoire et de compréhension.

La Missiondu Centenaire  accomplit aujourd’hui ce travail essentiel.

On s’interroge encore sur les causes d’une guerre qui devait durer peu de temps. On découvre chaque jour l’étendue des souffrances des soldats français ou allemands et de leurs alliés respectifs.

Ces souffrances vont au-delà de ce que l’on peut imaginer aujourd’hui dans un pays qui n’a pas connu la guerre sur son sol depuis bientôt 70 ans.

Cela permet de comprendre que certains n’aient pas pu aller au-delà de leurs forces et furent parfois fusillés sans jugement. Ils méritent aussi que l’on pense à eux.

Cette mémoire vient rappeler que la guerre n’est pas un jeu vidéo, et que la guerre tue, mutile et fait souffrir.

Elle doit rappeler que nos soldats sont encore engagés sur des théâtres extérieurs et qu’à travers le monde de véritables tragédies sont en cours. Elle nous permet de penser aussi à ceux de nos compatriotes qui sont encore otages.

Le travail historique est nécessaire. Il viendra souligner qu’il est arrivé que des crises financières, économiques  et sociales aient engendré des guerres et qu’un tel risque n’est jamais à exclure. Il ne s’agit pas pour moi de faire du catastrophisme mais simplement de nous faire réfléchir collectivement.

Les commémorations doivent s’accompagner d’un travail pédagogique pour comprendre et retenir des enseignements utiles à notre avenir.

Je ne vous cacherai pas être interpellé lorsqu’un tiers des français pensent qu’il faut réduire les dépenses en priorité dans l’armée et la défense. On peut comprendre en temps de paix ce genre de réactions mais le sacrifice des poilus doit inciter  chacun de nous à supporter des efforts et  ne pas les envisager que chez les autres.

Il faut saluer aussi les chefs militaires qui surent entrainer nos soldats vers la victoire et nos gouvernants, je pense à Georges CLEMENCEAU ou Aristide BRIAND.

Les efforts pour être accomplis doivent être compris et le courage demandé aux autres doit être manifesté en premier lieu par ceux qui le demandent. Les leçons données par ces chefs de guerre et par ces hommes d’Etat comme plus tard par le Général de GAULLE sont toujours d’actualité.

Pour terminer, je veux très sincèrement remercier les associations d’anciens combattants de leur présence ce matin, les représentants des sapeurs-pompiers et de la gendarmerie et vous tous qui êtes là.

A VERTOU, nous attachons collectivement beaucoup de prix aux manifestations patriotiques et à tous les évènements qui permettent de rendre hommages à ceux qui ont combattu pour notre pays, et je me souviens, par exemple, avec émotion de l’exposition organisée par le Souvenir Français surla Grande Guerre.

Près de cent ans après le début de cette terrible guerre, guerre mondiale, guerre totale, il faut continuer, et pas seulement par habitude, à accomplir ce travail de mémoire, pour que le sang qui a coulé dans les tranchées ne l’ait pas été pour rien et que les souffrances des soldats et de leurs familles éclairent notre avenir partagé.

 

Je vous remercie.

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Auteur/autrice : Laurent DEJOIE

Laurent DEJOIE Notaire Président de l'Association du Notariat Francophone Vice-président du Conseil Régional des Pays de la Loire