Le dernier numéro du journal LE POINT consacre sa une au réchauffement climatique et au « Procès ALLEGRE ». Chacun sait que Claude ALLEGRE ne partage pas la position dominante sur le réchauffement climatique.
Celui-ci semble objectivement constaté mais le débat a lieu sur ses causes et notament sur le rôle de l’activité humaine.
La question est extrêmement complexe et la lecture des différents articles est très intéressante.
A défaut de pouvoir être certain de quelque chose, on a au moins une idée des incertitudes!
En tout état de cause, il ne faut que ce doute nous empêche d’avoir un comportement plus durable!
Dans ce même numéro, j’ai aussi aimé l’éditorial de Frantz Olivier GIESBERT que vous pouvez lire en cliquant sur « Lire la suite ».
Cet éditorial complète bien mes « Réflexions sur un nuage de cendres! »
Vous pouvez aussi consulter le site du Point.
Publié le 22/04/2010 N°1962 Le Point
« Dormez bien, les petits ! »
Franz-Olivier Giesbert
La France est un pays qui n’écoute que son courage. Il lui dit toujours la même chose. Qu’il ne faut surtout pas prendre de risque, se prémunir de tout à chaque instant et respecter le principe de précaution, grand legs chiraquien inscrit dans la Constitution.
On a eu un nouvel exemple de cet état d’esprit avec la gestion du trafic aérien lors du passage du nuage de cendres en provenance d’Islande. C’est la France qui a pris les mesures les plus contraignantes de notre Vieux Continent, où chacun a veillé, comme de bien entendu, à ne pas harmoniser les décisions. Le souverainisme est décidément de retour. Même dans le ciel.
Ne jetons pas la pierre au pouvoir, qui n’en peut mais, sous son tas. Pour une fois, Nicolas Sarkozy n’y est pour rien ou presque. Imaginons les cris d’orfraie dans le pays si le gouvernement avait été moins raide dans l’affaire du nuage. L’idéologie précautionniste fait désormais partie de notre patrimoine national et génétique. Le jour viendra bientôt où il nous sera interdit, sous peine d’amende, de sortir de chez nous sans casque à boulons, pour se protéger dans la rue contre les chutes d’ardoises ou de pots de fleurs.
La France, pays aux 66 millions d’habitants et autant, sinon plus, de sujets de mécontentement, est en train d’inventer sous nos yeux une nouvelle conception du pouvoir: à la fois tête de Turc, fabriquant de l’hystérie à gogo, et en même temps gros nounours protecteur qui n’a à peu près que le droit de répéter: «Dormez bien, les petits!»
Reste à savoir si c’est vraiment la meilleure façon d’entrer dans la deuxième décennie du XXIe siècle.