Un projet de loi est en cours d’examen au Parlement sur l’accès aux archives. L’idée est de permettre plus facilement cet accès, notamment pour faciliter le travail des historiens, et plus généralement le travail de mémoire.
En même temps, l’allongement de la durée de la vie fait que l’accès aux archives de plus de cinquante ans peut révéler des éléments de la vie de personnes encore vivantes.
Le notariat s’était ému de voir l’accès facilité pour les archives dès cinquante ans passé.
Les actes notariés de la famille : contrat de mariage, testament ou donation contiennent parfois des éléments très privés résultant d’accords ou de transactions familiales que les intéressés ne souhaitent pas voir livrer au public surtout de leur vivant.
L’équilibre entre la transparence et la vie privée n’est pas toujours simple.
Ce problème d’apparence technique est une illustration des bouleversements de notre société qui résultent de l’allongement de la durée de la vie, des technologies, etc.
Un article du Monde évoque cette question sans mettre en avant les réelles difficultés de l’accès aux archives des notaires.
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En qualité de chercheur, je ne suis pas très inquiète face à celà.
Les recherches que je mène touchent des temps qui ne risquent en rien venir trahir des secrets de famille…. Lorsqu’il m’arrive d’avoir à mener des recherches sur des périodes plus récentes, avant même d’aller "fouiner" dans les archives, je préfère très largement mener mon enquête auprès des descendants de celui auquel, ou de celle à laquelle, je m’intéresse, à chaque fois que cela est possible.
Les témoignages vivants ne sont-ils pas plus passionnants que tout ce que l’on va pouvoir découvrir dans les fonds d’archives? Alors, réjouissons nous de voir croître l’espérance de vie de la race humaine. Quant à la véracité des témoignages recueillis, il appartient à l’historien de travailler encore pour vérifier leur exactitude, en ayant recours aux archives, certes, mais surtout en conjuguant tous les éléments dont il a appris à se doter. C’est ce qui fait qu’on le regarde comme un savant alors qu’il n’est qu’un observateur éclairé, tenu à cette juste distance de l’événement pour pouvoir en rendre compte avec rigueur et objectivité, sans autre intention que de transmettre un éclairage mesuré sur un pan de l’histoire de l’humanité. Un chercheur n’est pas un voyeur. La connaissance de ceux qui lui précède lui permet parfois plus louablement d’être visionnaire.