Un large débat est ouvert sur la tenue des Jeux Olympiques en CHINE, à PEKIN, l’été prochain. Ce n’est pas la première fois que la question se pose. Qui ne se souvient des Jeux de Moscou dans les années 1980.
Il est évident que la Chine n’est pas une démocratie au sens occidental du terme. Les récents évènements du Tibet sont là pour le démontrer. La vraie question est celle de l’utilité de l’action que l’on peut mener.
Le boycottage total ou partiel des cérémonies olympiques serait-il utile à la cause des tibétains et plus généralement de la cause de la démocratie.
Pour ma part, j’ai un peu de mal à choisir.
D’un côté, on comprend qu’il est difficile de s’associer à des manifestations aux côtés de dirigeants qui bafouent régulièrement les droits de l’homme. D’un autre côté, la tenue des jeux n’est-elle pas l’occasion rêvée de dévoiler au monde les problèmes qui se posent en Chine?
On peut aussi se poser la question de savoir s’il n’est pas trop tard pour réagir et s’il n’aurait pas fallu, il y a quelques années, éviter de choisir Pékin.
En FRANCE, la récupération politique du problème me fait sourire. Et même franchement rire quand j’entends Ségolène ROYAL, et ses soutiens locaux, prôner le boycott alors que la même Ségolène, de blanc vêtue, vantait, du haut de la muraille de Chine, les mérites de la justice chinoise, pour sa rapidité!!!
Un peu de mesure serait bienvenue. Il me semble que la position la plus intelligente serait de déterminer ce qui dans cette affaire est bon pour la cause des tibétains.
On peut notamment imaginer que la tenue de ces jeux est une occasion de parler d’eux et de soutenir leur cause.
Je serai heureux d’avoir votre avis.
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Le marathonien est mort d’épuisement , en venant porter la nouvelle de la victoire aux athéniens. La flamme olympique vient d’être allumée sous l’octave de Pâques. Elle va traverser les continents. Et si le véritable exploit sportif des jeux olympiques de Pékin était de conquérir une part d’humanité…;? Il faut courir vite et sauter haut pour gagner cette médaille là. Point d’or, ni d’argent, ni même de bronze, juste un peu de cristal, dans la transparence de ces corps qui vont aller aux limites de leurs forces pour gagner, dans l’oeil des champions du monde entier qui auront à combattre pour réduire la distance qui sépare l’homme libre de l’homme asservi et pour montrer que la solidarité vaut mille fois mieux que la compétition. Plus fort que la pression, il y a l’impression, au sens littéral du terme. Impressionner par l’espoir et la volonté de changer quelque chose en allant là où l’on mesurera quelle chance on a d’être français, pour ne prendre que cet exemple. Il est trop tard, oui, pour tout arrêter. Il n’est pas trop tard pour avoir le courage de s’engager autrement dans ces jeux, guidés par le cri de Phidippidès envahissant l’Agora:" Nenikamen" "Nous avons gagné"qui devrait couronner la cérémonie de fermeture d’une grande joute, au nom du respect des droits du Grand Oeuvre: l’humanité.
"Y’a-qu’à, faut qu’on"
Faut-il boycotter les J.O.?
Mr le Maire, en lisant votre article quelques réflexions me sont venues à l’esprit et elles n’ont pour simple mérite que celles d’être celles d’un citoyen lambda.
Pourquoi le C.I.O. a-t-il accordé l’organisation des J.O. à Pékin? Est-ce pour faire avancer la démocratie ou pour engranger des bénéfices financiers octroyés par les grandes marques et multinationales?
Pourquoi lors de l’attribution des Jeux à Pékin (car tout le monde savait bien que la démocratie resterait lettre morte) tous les démocrates de France, de Navarre et d’ailleurs ne sommes "nous ‘pas descendus dans la rue pour manifester notre opposition? Nous ne risquions pas de voir des chars chinois arrêter les manifestants. Sommes-nous assez courageux pour"refiler" le bébé aux politiques?
Pourquoi entend-on certaines personnalités de gauche proner une position communautaire alors que ceux-là même ont refusé la Constitution européenne? L’hypocrisie est-elle à la mode? Et puis c’est tellement facile de s’insurger quand on est dans l’opposition alors que le problème du Tibet, malheureusement, dure depuis des dizaines d’années?
Pourquoi devrait-on faire payer aux athlètes qui se préparent depuis des années, l’incapacité à résoudre une crise dont ils ne sont absolument pas responsables?
Comme vous le disiez si bien, Mr le Maire, le problème est complexe. Alors boycott des J.O. ou boycott des produits chinois sur lesquels nous nous précipitons avec frénésie avec risque de retour de bâton dans les échanges commerciaux?
Soyons tous solidaires des Tibétains et par nos petites actions de tous les jours, nous participerons peut-être à faire avancer les lignes. Et pour cela il n’est point besoin, uniquement, de faire flotter au fronton des mairies le drapeau tibétain pour se donner bonne conscience.
Mon propos est critiquable et surtout ne vous en privez pas car c’est en discutant, en confrontant nos idées que les choses avanceront. Elles changeront aussi et surtout en" AGISSANT" dans le respect de tous y compris du peuple chinois qui est une des premières victimes du régime de Pékin..
Amis du blog, à vos claviers!
D’accord sur toute la ligne avec mar2mat1, assez d’hypocrisie dans cette affaire. La question du Tibet est éminemment politique et les athlètes n’ont pas à faire les frais d’un manque de courage collectif face à une nation qui piétine les droits de l’homme au nez et à la barbe du monde entier. Les JO se feront à Pékin, qu’il en soit ainsi. C’est l’occasion de mettre cette question fondamentale des droits de l’homme au coeur d’un large débat, non pas par des coups médiatiques ou politiques, mais en faisant écho par exemple au mouvement de contestation interne qui émerge actuellement en chine, notamment de la part des paysans pauvres, et qui pourrait aller jusqu’à la création d’un front syndical…sauf à être réprimé.
Les différents commentaires et les interventions des uns et des autres, dans les médias, m’amènent à prendre la position suivante: pourquoi ne pas lors de la remise des médailles et récompenses aux sportifs vainqueurs ne pas leur demander, au moment ou l’officiel leur tendra la main pour les féliciter,de faire ce signe de remerciement que les tibétains savent si bien faire- joindre les mains sur la poitrine et dans une inclinaison mesurée, saluer celui qui félicite.
Dans ce geste, aucune agressivité ni violence, mais, l’expression d’une réprobation dans la théatralité mesurée de celui qui n’en peut, mais.
Une invitation à comprendre que le dialogue est sans doute la meilleurs façon d’atteindre la compréhension mutuelle.
tout à fait en phase avec mar2mat1.
Je trouve assez pitoyable, déplacé, malvenu, racoleur, démagogique le maire de Nantes qui accroche le drapeau tibétain sur sa mairie.
N’est ce pas son leader charismatique qui sur la Grande Muraille de Chine rappelait que la justice chinoise était plus efficace et rapide que la notre?????
Avec un peu de cynisme, on peut constater qu’au moins les équipementiers sportifs seront près de leur lieu de production!
La Chine s’est éveillée, on ne gouverne pas 1,5 milliards d’habitants comme 60 millions.
Notre arrogance a de quoi susciter les agacements de bon nombre de pays et commençons à faire un peu de ménage chez nous. Des prisons plus propres, Une justice plus efficace, une police plus respectueuse de certains droits et sur le plan économique un peu d’ordre dans la maison , après nous pourrons formuler quelques critiques.
Quand on n’a pas le nez propre, on ne la ramène pas trop…..
Je trouve les réflexions de mard2mat1 très intéressantes. Finalement, les J.O. sont l’occasion de parler dans lemonde entier (avec les médias d’aujourd’hui) du peuple tibétain.
Mais le problème est complexe…la solution ne saurait être simpliste.
Je vous soumet quelques réflexions personnelles :
1° L’histoire des relations sino-tibétaines : en réalité, la présence chinoise au Tibet date de plusieurs siècles. Au XVIIIè siècle, notamment, les empereurs de Chine accordent au Tibet leur protection, et c’est l’armée chinoise qui sauve le Tibet des invasions népalaises. Au XIXè, la présence chinoise reste discrète, et le Tibet retrouve une souveraineté de fait. De la fin du XIXè au milieu du XXè, avec la présence de grandes puissances dans la région (Anglais en Inde, puis URSS au nord, France en Indochine, et toujours la Chine) le Tibet ldevient le jouet d’enjeux qui le dépassent.
2° Est-il possible pour la communauté internationale de prendre position sur la situation du Tibet sans réveiller des revendications nationales au Xinjiang et en Mongolie Intérieure ?
3° La mentalité chinoise est très différente de la nôtre. Pour le chinois de base, le français est quelqu’un qui veut toujours avoir raison et aime donner des leçons. Or, pour un chinois, ce sont les incapables qui ont besoin de conseils. Recevoir un conseil, c’est se faire traiter d’incapable. Et il n’y a rien de pire, pour un chinois que de perdre la face, c’est une humiliation dont il risque de se souvenir longtemps.
Pour ne pas perdre la face, les chinois préfèrent résoudre les problèmes par des sous-entendus, hors des projecteurs.
4° Héritiers d’une très grande civilisation, les chinois sont souvent de grands amateurs de la culture et de l’art de vivre français. Ils apprécient la sensibilité, le sens de la nuance, l’équilibre de notre production artistique.
Ne croyez surtout pas que je cautionne la politique chinoise au Tibet.
Vivre en paix est un droit non négociable.
Je pense même que la Chine doit aller plus loin et permettre à la culture tibétaine de s’exprimer.
Les chinois sont capables de comprendre tout cela. La France, qui va bientôt prendre la présidence de l’Union Européenne, pourrait disposer de l’atout culturel.
Mais l’opinion publique doit accepter que d’éventuelles discussions avec la Chine ne se fassent pas au grand jour et faire confiance à ses dirigeants pour trouver, avec l’aide de spécialistes de la Chine, le langage qui convient.
Merci, Laurent, de donner ce beau sujet de débat aux bloggeurs, même si j’avoue avoir passé un peu de temps en recherche pour étayer mes arguments et rédiger d’une façon que j’espère accessible.
Merci mard2Mat1 d’avoir titillé ma conscience. Vous m’avez poussé à une réflexion personnelle, et j’avoue que la conclusion diffère légèrement de ma position initiale. Alors, continuez à croire à l’importance de vos petites actions (ou discussions) sur le net.
Notre ministre des affaires étrangères a en d’autres temps prôner le devoir d’ingérance . Cette fois ce n’est plus la même chose …!!
Tout est question de rapport de force . En physique nucléaire comme dans la vie entre les peuples .
La masse fait la force . Notre voix française n’a plus de poids , même au pays des droits de l’homme quand on représente moins de 1% de la population mondiale et une part de plus en plus faible du PIB .
Les gouvernants hésitent parce qu’il faut être clair , les représailles économiques peuvent être tres douloureuses .
Nous voyons la tout l’interêt d’une Europe avec une politique étrangère commune et un Président pour la promouvoir.
Les chinois qui recevraient un message de 400 millions d’européens ( et surtout le pouvoir d’achats qu’ils représentent) commenceraient sans doute à nous prendre un peu plus au sérieux .
Avançons dans cette voix et les grands équilibres mondiaux retrouveront plus facilement leur place ….
je rejoins aussi Mar2Mat1 sur un point important : pourquoi vouloir que les sportifs ou les politiques boycottent les jeux, alors que nous, citoyens lambdas, ne faisont RIEN par rapport aux chinois ?
Pourquoi ne pas boycotter les produits chinoix par exemple ?
Il me semble qu’on retrouve ici l’habituel schizophrénie du citoyen :
On veut bien lutter contre le réchauffement climatique mais sans lâcher sa bagnole
On veut bien loger les gens du voyage, mais pas dans son quartier
On veut bien avoir une belle retraite et un belle sécu, mais payer moins d’impôts
On veut le plein emploi en France mais on achète Made in China
Et on voudrait "punir" les vilains chinois, mais sans bouger son petit doigt et sans prendre aucun risque (parce que ne pas aller à la cérémonie, houla, on pourrait perdre une vente de TGV ! 🙂 ) .
Sinon, mon avis sur le boycott : les JO ne sont plus qu’une façade publicitaire pour les équipementiers sportifs (à coup de sportifs souvent dopés qui perdront leurs médailles après analyse d’urine) ou un moyen pour les régimes totalitaires de se faire mousser sans faire la guerre. Sans grand interêt donc.
Ce qui est le drôle, c’est le déplacement de N
Sarkozy en Chine sans emmener Rama Yade attachée aux droits de l’homme ! On a peur de quoi ? Perdre des contrats ? Quand je vois ce pauvre Bernard Couchner coincé entre deux chaises : à la fois jouer son rôle de ministre des affaires étrangères et ménager la Chine pour ne pas frustrer le président et la real politique (ah l’argent !!) et à la fois cet homme qui doit bouillir de ne pas pouvoir brâmer ses convictions. L’ouverture en politique, c’est louable, mais j’ai comme l’impression que les droits de l’homme se couche devant le carnet de chèques.