Après 37 années de vie professionnelle passées au service des malades, Bernard PETITEAU, le directeur de l’hopital intercommunal Sèvre et Loire fait valoir ses droits à une retraite bien méritée. Près de 500 personnes (élus, agents hospitaliers, amis) étaient présentes à ces côtés hier soir au cours de la cérémonie donnée à l’espace Sèvre et Maine. Vous trouverez dans les lignes qui suivent le discours prononcé à cette occasion.
Monsieur le Député,
Madame la Directrice de la DDASS,
Mes chers Collègues du Conseil d’Administration,
Mes chers Collègues élus, en particulier Messieurs les Maires des Communes où l’Hôpital Sèvre et Loire a des Etablissements,
Mesdames, Messieurs,
Votre présence nombreuse pour cette cérémonie est à elle seule un premier hommage à Bernard PETITEAU.
Et je suis heureux de saluer tous les membres du personnel, en activité ou en retraite des différents sites de l’Hôpital Intercommunal Sèvre et Loire, de VERTOU, du Loroux-Bottereau, de Haute-Goulaine et la Haye Fouassière.
Monsieur le Directeur, après 37 années de carrière dans la fonction publique hospitalière, une nouvelle vie s’ouvre à vous.
Je la souhaite heureuse et longue, entourée de votre épouse, que je salue, de vos enfants et petits enfants.
Vous pourrez échanger quelques souvenirs d’hôpitaux avec votre mère ici présente puisqu’à vous deux vous totalisez 79 années de présence auprès des malades !
Mais avant de profiter de repos tant mérité, nous allons être quelques-uns à évoquer votre carrière.
Cela va sans doute vous faire quelque chose, vous que j’ai vu et entendu si souvent rendre hommage aux membres du personnel lorsqu’ils quittaient notre hôpital.
Vous aviez d’ailleurs un talent certain pour cet exercice au cours duquel avec des mots bien choisis vous rappeliez la carrière des agents, avec humour et respect, en égrenant – de mémoire, le plus souvent – dates et chiffres, impressionnant vos auditeurs par votre connaissance des femmes et des hommes.
Décrire votre carrière, Monsieur le Directeur, est à la fois simple et compliqué.
Simple, parce que votre parcours se structure autour de grandes étapes.
Il commence en 1970 comme commis aux écritures à l’Hôpital Hospice du Loroux-Bottereau. Vous y gravirez des échelons jusqu’en 1976 avant d’y revenir en 1992. J’y reviendrai aussi.
De 1976 à 1981, vous allez en région parisienne, dans le Val d’Oise, à Saint Martin du Tertre au Centre Médical Fernand Bezançon. Chef de Bureau puis cadre de Direction, vous assurerez l’intérim de la Direction de la Maison de Retraite de Luzarches.
Intérim au cours duquel vous réalisez la construction d’une nouvelle Maison de Retraite.
De 1981 à 1992, vous voilà à CARQUEFOU comme Directeur du Centre Médical de Maubreuil. Votre dernière année se fera comme attaché de Direction à l’Hôpital d’Ancenis, chargé du Centre Médical de Maubreuil.
Vous y réalisez deux constructions dont la Maison de Retraite d’Oudon.
1992, retour au Loroux-Bottereau. Vous n’en bougerez plus parce que l’enfant du pays est heureux d’y revenir.
Le problème est que vous êtes un peu jeune pour y finir votre carrière.
Qu’à cela ne tienne, à défaut d’aller rejoindre de plus grands établissements, vous allez agrandir celui dans lequel vous êtes.
Après avoir restructuré les locaux administratifs et construit un service de soin de suite de 24 lits, se met en place la convention de Direction commune avec l’Hôpital de VERTOU.
Pendant ces fiançailles avec la Directrice de l’Hôpital de VERTOU, Madame THEBAUD, je veux parler des fiançailles des deux établissements, vous faites construire de nouvelles cuisines au Loroux-Bottereau.
Le 1er janvier 2000, date symbolique, la fusion des Hôpitaux de VERTOU et du LOROUX se met en place. Vous en êtes le premier Directeur.
Directeur ou maçon en chef, je ne sais pas trop d’ailleurs.
Ce nouveau siècle démarre en effet très fort :
Un domicile collectif à Haute-Goulaine (19 lits)
Un autre à La Haye Fouassière (19lits)
Le site Hospitalier de VERTOU (232 lits) dont le chantier prévu pour trente mois durera trente mois et un jour !
Un service de soins de Longue durée au Loroux (28 lits)
Une nouvelle Maison d’accueil spécialisée qui sera ouverte en septembre 2007 (25 lits).
On pourrait vous surnommer le VAUBAN des Hôpitaux.
Vous qui aimez les chiffres, je vous soupçonne d’avoir noté quelque part le nombre de parpaings que vous aurez fait livrer, le nombre de premières pierres que vous aurez posées, et de rubans que vous aurez coupés. Pris par l’élan, il paraît même que vous êtes en train de terminer la construction de la maison dans laquelle vous allez passer votre retraite.
C’est donc une carrière simple à décrire.
Vous êtes Bernard le Bâtisseur !
Vous arrivez quelque part. Vous construisez. Et vous repartez. Et quand vous revenez vous recommencez à construire.
Mais en réalité, c’est plus compliqué.
Dans ces murs, il y a des femmes et des hommes qui y vivent, qui y souffrent, des hommes et des femmes qui y travaillent.
Il y a des moments de joie, de peine. C’est la vie à l’hôpital.
Plus encore qu’à monter des bâtiments, c’est auprès des hommes et des femmes qui vous entourent, auprès des hospitalisés qui sont votre préoccupation permanente, auprès des personnels que vous soutenez sans cesse dans leur mission difficile que vous donnez votre pleine mesure.
Elle est plus difficile à décrire cette carrière tant elle nécessite de talent, d’écoute, de décisions à prendre, de budgets à obtenir.
Chacun se souvient des heures que vous avez passées dans les diverses instances de consultation de l’établissement. Chacun se souvient du temps passé à préparer le déménagement vers les Clouzeaux ou la démarche d’accréditation.
J’aurais eu la chance pendant dix ans de vous accompagner comme Président du Conseil d’Administration de L’Hôpital Local de VERTOU puis de l’Hôpital Intercommunal Sèvre et Loire.
Je dis bien la chance, la chance exceptionnelle de vous rencontrer, de rencontrer ce que la fonction publique de notre pays peut produire de mieux.
Vous faites partie des rencontres qui m’ont marqué et me marqueront durablement.
Avec mes collègues, membres du Conseil d’Administration, nous aurons pendant ces années apprécié votre puissance de travail, votre compétence, votre humanité, votre sens du dialogue.
Année après année, toutes ces qualités ne faisaient que croître au point l’angoisse me prenait chaque année au moment de rédiger l’appréciation que je devais formuler sur votre feuille de notation.
C’est là qu’on est heureux de notre belle langue française, pleine de nuances et d’adjectifs variés.
Je m’amusais ce dimanche à relire ces lignes où l’efficacité de grande devient exceptionnelle puis extrême, où la compétence reconnue devient haute, où le gestionnaire devient remarquable puis remarquable et remarqué.
Merci, Monsieur le Directeur de prendre votre retraite, car je commençais à ne plus trouver les mots pour dire tout le bien que je pensais de vous.
Et encore, ces lignes ne traduisaient que partiellement l’exceptionnelle relation humaine que vous avez avec ceux qui ont travaillé avec vous.
Je vais m’arrêter là pour vous laisser prendre un repos bien mérité, un repos qui va vous permettre de profiter des vôtres, de vos loisirs que j’espère nombreux, de vos passions sportives (le foot ou le tennis de table), et apprécier avec modération le bordeaux et le Muscadet bien sûr !
Je terminerais par un dernier trait de votre caractère, votre humour et votre sens de la répartie.
Et je ne peux oublier à cet instant la pose de la première pierre du site des Clouzeaux, sous une pluie battante.
Vous, l’homme au langage précis et très protocolaire, vous avez provoqué l’un des plus beaux fous-rire collectifs que j’ai pu voir en appelant le sous-préfet : « Monsieur le Sous-député » !
Alors, Cher Bernard PETITEAU, avec le sourire, au seul risque de voir quelques larmes contenues chez ceux qui vous regrettent déjà, je vous dis « Bonne retraite, Monsieur le Super-Directeur » !
un directeur d’établissement qui veille à tout et met un point d’honneur à la qualité de la restauration des pensionnaires mérite respect et admiration.
Ne jamais rien négligé jusque dans les détails, voilà la recette.
Homme de franchise et d’écoute, à l’abord facile et parfois ayant la réplique qui fuse mais sans jamais blesser, M. Petiteau laissera un souvenir qui marque.
aussi peu de comm’ntaires à ton billet m’étone ! 🙂