MERCI AU "GRAND"

Le « GRAND », c’est ainsi qu’on appelait affectueusement Jacques CHIRAC au RPR. Il a annoncé hier soir qu’il ne se présenterait pas à la prochaine élection présidentielle. Prévisible, cette annonce solennelle et émouvante a été un moment politique fort. Elle aura été aussi pour beaucoup de français un moment affectif. En ce qui me concerne, chiraquien depuis plus de trente ans, elle l’a été particulièrement.

Le « GRAND », c’est ainsi qu’on appelait affectueusement Jacques CHIRAC au RPR. Il a annoncé hier soir qu’il ne se présenterait pas à la prochaine élection présidentielle. Prévisible, cette annonce solennelle et émouvante a été un moment politique fort. Elle aura été aussi pour beaucoup de français un moment affectif. En ce qui me concerne, chiraquien depuis plus de trente ans, elle l’a été particulièrement.

C’est en 1976 que j’ai véritablement découvert Jacques CHIRAC. Agé de 21 ans, j’ai été séduit par son départ en fanfare de Matignon. Ce fut ensuite la création du RPR auquel j’ai adhéré en février 1978, quelques semaines avant les élections législatives qu’il avait largement contribué à faire gagner à la majorité d’alors.
Je ne vais pas refaire l’histoire de toutes ces années, de tous ses succès et aussi de ses échecs. Pour moi, Jacques CHIRAC a une qualité essentielle, indispensable en politique : il aime les gens. Sans doute suis-je attaché à cette qualité parce qu’elle était souvent mise en avant par mon propre père qui répétait souvent : « Si on veut faire de la politique, il faut aimer les gens ».
J’ai eu la chance de le rencontrer plusieurs fois. A VERTOU, où il est venu deux fois en 1978 et en 1988. A NANTES, en 1996 ou 1997, lorsqu’il est venu inaugurer les locaux de la Caisse d’allocations familiales. A chaque fois, son affabilité et sa proximité avec ceux qu’il rencontrait, m’ont frappé.
J’ai participé – modestement – à ses campagnes et notamment celle de 1995. Et je me souviens de l’automne 1994 où nous étions peu nombreux à croire en ses chances. Il est vrai qu’il fallait avoir la foi du charbonnier! J’avoue d’ailleurs avoir été heureux et fier d’être élu Maire un mois après que lui fût élu Président de la République.
Cette fidélité que j’ai toujours eu, y compris dans les moments difficiles, qu’il s’ingéniait quelquefois à susciter, s’explique sans doute par le côté attachant de l’homme qu’aujourd’hui beaucoup reconnaissent.
J’ai eu la chance de le rencontrer deux fois de très près. La première lorsqu’il m’a reçu à l’Elysée, le 15 octobre 1997. J’étais avec mon père et je venais l’inviter au Congrès National des Notaires que je devais présider en mai 1998. J’ai pu lui expliquer pendant une dizaine de minutes les thèmes de ce congrès qui abordait les nouvelles technologies et la place du droit français dans le monde au travers du CONTRAT. Je me souviens de l’attention qu’il avait porté à mes propos et surtout de son acceptation à mon invitation.
J’ai pu ainsi au mois de mai suivant l’accueillir à LYON au Congrès National des Notaires devant deux mille personnes. C’était la première fois – et pour l’instant l’unique fois – qu’un Président de la République participait à notre congrès. Je n’ai pas besoin de vous dire que ce fut pour moi un grand moment.
Alors certes, mon attachement à Jacques CHIRAC a des raisons affectives. Mais hier soir, c’est aussi un attachement à des principes, à des idées qu’il a très bien décrits dans les messages qu’il a délivré aux français.

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Auteur/autrice : Laurent DEJOIE

Laurent DEJOIE Notaire Président de l'Association du Notariat Francophone Vice-président du Conseil Régional des Pays de la Loire

6 réflexions sur « MERCI AU "GRAND" »

  1. En effet, c’était un moment très émouvant. Chirac est un homme attachant. Il oeuvrera désormais pour de grandes causes et mettra à profit son expérience sur le plan international.

  2. On lira avec intérêt les avis de nos amis de la presse internationale: El Mundo, Frankfurter, Herald Tribune, Financial Times.
    Je comprens que l’on puisse aimer l’homme, pour ce qui est de sa politique économique, on ne peut pas dire que le référendum sur l’europe fut un grand succès et que la France se soit grandit sur le plan économique.
    Nous rétrogradons dans toutes les statistiques internationales, notre arrogance est devenue insupportable à tous nos amis européens.
    J’espère que le candidat que je soutiens, un certain Nicolas S., apportera une autre vision de la France.
    La reconnaissance du travail, l’ouverture de notre pays vers tous ses amis, la modernisation de nos institutions et de notre administration, l’humilité dans nos positions seront une autre façon de positionner notre pays sur la scène internationale.
    Dire ce que l’on va faire et Faire ce que l’on a dit.
    Ce sera déjà un beau changement.

  3. Que ses amis expriment des réactions affectives, c’est humain… Pour l’Histoire, il faudra attendre un peu avant de faire des commentaires. François Mitterrand n’est mort que depuis une dizaine d’années et on a déjà dit tout et son contraire.

  4. Il est gentil, le Président Chirac…
    Je ne suis pas certain, pour lui comme pour d’autres, que consacrer une vie entière qu’à l’action politique soit bénéfique pour le pays, et c’est pourtant ce qui seul compte.
    Je ne suis pas certain qu’on ne parvienne pas à des sortes de dérives, comme faire ostensiblement voter contre son "camp" pour régler un compte personnel… ou oublier que si la France est, avec d’autres, à l’origine de la construction européenne, elle a, nous avons besoin d’une Europe forte, crédible, d’une Europe à laquelle nous devons déjà tant !…
    Il est gentil, le Président Chirac…

  5. Président de la République Française, un exercice de style pas facile…
    Il ne l’a pas réalisé seul, mais j’estime qu’il l’a fait avec humanité et caractère dans les grandes lignes. Un Exceptionnel esprit commercial pour notre pays que l’on regrettera, et certainement quelques graviés dans les poches comme tout un chacun.

  6. Le Président actuel a sans doute de grandes qualités mais en ce qui me concerne j’ai hâte que la page soit tournée, je l’ai beaucoup défendu à la même époque il y a 5 ans, comme beaucoup je crois, j’ai été très déçue au fil de ce quinquennat avec une France qui n’arrive pas à redresser la barre et au contraire continue sa dérive… Dimanche il en a fait "un peu trop" à mon avis, j’attendais autre chose, j’aurais préféré qu’il mette ses querelles perso de côté pour donner quand même maintenant un coup de pouce à Sarko…

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