Sept ans après la marée noire qui a souillé 400 kilomètres de côtes entre le Finistère et la Charente Maritime, s’ouvre aujourd’hui à Paris le procès de l’Erika qui doit clarifier les responsabilités entre le propriétaire du navire, l’affrêteur et la société de classification inculpés de « mise en danger de la vie d’autrui ». En 1999, mon père qui était alors Président du Conseil Général s’était immédiatement saisi de cette catastrophe écologique et avait mis en place un dispositif visant à aider les communes à monter leurs dossiers d’indemnisation auprès du FIPOL, soutenu en cela par Christophe Priou – Maire du Croisic – et par le Président de la République qui était venu sur place constater l’ampleur des dégâts.
Sept années de procédure, et sans doute encore davantage (deux ans ? trois ans ?) étant entendu qu’il sera sans nul doute fait appel de la décision de justice qui sera prononcée au mois de juin prochain, au terme de quatre mois d’audience.
Au-delà de la nécessaire réparation du préjudice économique subi par les communes frappées par la catastrophe, se pose plus globalement la question de la reconnaissance du préjudice écologique et de sa réparation. La reconnaissance de l’atteinte à l’environnement serait ici une première en France, l’épisode de l’Exon Valdez étant le seul jusqu’à présent à avoir appliqué très concrètement le principe du pollueur-payeur occasionnant le versement de plusieurs milliards de dollars.
La responsabilité morale est désormais l’enjeu de ce procès, le groupe TOTAL ayant sur ce point une dette très lourde à honorer.
Il est temps que les responsabilités soient assumées. Les communes touchées par la marée noire – vivant en partie du tourisme – ont souffert pendant des années d’une image dégradée par cette catastrophe. Chapeau aux élus locaux qui ont su retrousser leurs manches pour remonter la pente, et qui se battent encore sur le terrain judiciaire.