Selon une procédure introduite en 1962 pour empêcher les candidatures dites « fantaisistes », les candidats à l’élection présidentielle doivent, pour se présenter, obtenir le parrainage de 500 élus (sur 47 000) répartis sur au moins 30 départements, sans que plus d’1/10ème d’entre eux ne puissent être élus au sein d’un même département. L’incroyable polémique survenue lors du scrutin de 2002 fait ressurgir aujourd’hui le vieux serpent de mer des 1000 signatures nécessaires à la validation d’une candidature.
Le scrutin de 2002 avait vu seize candidats se présenter après avoir obtenu le nombre de sésames nécessaires (un record !). Neuf d’entre eux n’avaient pas dépassé les 5 % au premier tour.
L’obtention des 500 signatures risque cette fois d’être rendue plus difficile pour les postulants car bon nombre d’élus qui avaient parrainé des « petits » candidats ou des candidats des extrêmes lors de la dernière présidentielle s’en sont mordu les doigts et se montreront sans doute plus difficiles à convaincre.
Certains voudraient qu’au nom du principe démocratique, le seuil des 500 signatures soit abaissée ou tout simplement supprimé. Force est de constater qu’aujourd’hui, c’est bien le contraire qui est envisagé. Un texte a même été déposé récemment au sénat pour suggérer de doubler le nombre de parrainages, toujours dans l’objectif de limiter le nombre de candidats présents au premier tour.
En tout cas, un délai supplémentaire de huit jours devrait être accordé pour la collecte.
Doit-on néanmoins considérer que les petits partis ont tous les autres scrutins pour s’exprimer et ne réserver l’élection présidentielle qu’aux grands partis de gouvernement ?
Ou même considérer que les candidats doivent d’abord constituer des partis et avoir des élus pour les parrainer. Beaucoup de questions qu’il faudra un jour régler à froid pour ne pas en parler dans le feu de la campagne!
Avec 46 candidatures, on se rend bien compte du problème de lisibilité que traverse notre démocratie et de celui de la légitimité de nos candidats. Néanmoins, sans avoir de réponse, je ne pense pas que la solution soit dans le doublement du nombre de parrainages. Je n’ai pas voté LE PEN en 2002, et je continuerai à combattre ses idées, mais je serai néanmoins assez choqué que le FN ne puisse présenter de candidat.
Encore une fois, arrêtons de réglementer pour tout et n’importe quoi ! Pourquoi ne peut-on pas s’en remettre à la sagesse des élus ?Pourquoi ne pas réaffirmer bien fort le principe que parrainer un candidat, c’est d’abord un acte démocratique et pas obligatoirement le soutien à un candidat.
Sinon, supprimons l’élection au suffrage universel direct.
Un peu de courage, mesdames et messieurs les élus !
Et que les plus médiatiques donnent l’exemple et le fassent savoir ! 9a ce serait un grand pas en avant pour notre démocratie… qui le fera ?
Acte démocratique bien sûr, mais pourquoi seulement?
Pourquoi donner sa signature si les opinions et idées du bénéficiaire-candidat ne sont pas nôtres?
Dans ce cas pourquoi demander des signatures ?
La démocratie est dans les urnes sans avoir besoin d’être pré-filtrée!