Je sors à l’instant de l’inauguration officielle de LIBRE COUR et ne résiste pas au plaisir de vous faire partager mon enthousiasme. A voir le nombre de personnes présentes à cette soirée d’ouverture, elles étaient plus de 500 au total, il semble bien que la nouvelle bibliothèque suscite l’engouement des amoureux de la lecture et des amateurs de musique. Cette impression nous est confirmée par les chiffres puisque LIBRE COUR compte déjà plus de 300 nouveaux adhérents après seulement une semaine et demi d’ouverture et a enregistré une adhésion toutes les 5 minutes pour la seule journée de mercredi. Les nombreux témoignages reçus ce soir nous vont droit au cœur. J’ai le sentiment que les Vertaviens se sont totalement approprié le lieu et que LIBRE COUR va devenir naturellement un nouveau lieu de vie où chacun prendra plaisir à passer du temps.
INAUGURATION BIBLIOTHEQUE « LIBRE COUR » 15 septembre 2006
Monsieur le Préfet, Monsieur le Député, Monsieur le Président du Conseil Général,
Si l’inauguration d’un bâtiment public est toujours un moment important dans l’histoire d’une commune, celle de « LIBRE COUR La Bibliothèque de VERTOU » revêt une dimension particulière.
Comme la lecture permet de connaître le passé, comprendre le présent et d’imaginer voire de rêver le futur, LIBRE COUR s’inscrit dans la mémoire de la communauté vertavienne, se veut au cœur de notre époque et prépare l’avenir.
– I –
« Un livre est un hôpital pour l’esprit », vous conviendrez que cette citation d’un auteur malheureusement anonyme est particulièrement adaptée aujourd’hui.
Chacun sait que le bâtiment dans lequel nous nous trouvons a été de 1882 à 2004, pendant 122 ans, un hôpital. Né de l’obstination de l’Abbé SOTIN, Curé de VERTOU, et de la générosité conjuguée d’Henri CHARPENTIER, imprimeur de renommée mondiale, et de son légataire universel, Henri DELAHAYE, Maire de VERTOU, de 1885 à 1912.
Respectant la volonté de son parrain, Henri DELAHAYE confie à un architecte du nom – clin d’œil de l’histoire – de MENARD le soin de construire un hospice qui se trouve aujourd’hui autour de nous.
Henri DELAHAYE fera vivre cet hospice jusqu’à sa mort en 1927.
De 1914 à 1916, l’hospice se transforme en hôpital pour accueillir les soldats convalescents.
Après 1927, le bâtiment est abandonné, le mobilier est vendu aux enchères et il faut attendre 1933 pour que la commune décide de le racheter et de le remettre en activité.
Réquisitionné par les autorités pendant la seconde guerre mondiale et aménagé en hôpital chirurgical, il redevient un hospice en 1945 avant sa transformation en Hôpital local en 1966.
Il sera agrandi deux fois en 1956 et en 1973. Ces agrandissements, démolis en 2005, ne laisseront pas de regrets architecturaux.
Ils furent utiles et nous avons voulu en porter témoignage en demandant à Philippe COGNEE, artiste-peintre de grande renommée qui réside à VERTOU de réaliser la toile que vous avez pu voir…. En 1996, l’un de vos prédécesseurs, Monsieur le Préfet accepte le schéma de restructuration de l’hôpital local de VERTOU et en 1998, la décision est prise de reconstruire un hôpital sur le site des Clouzeaux.
Il a été inauguré le 8 mars 2005 par Monsieur Xavier BERTRAND, alors Secrétaire d’Etat à l’assurance-maladie.
A cet instant, permettez-moi d’avoir une pensée pour tous ceux qui ont fait vivre cet établissement, les malades, les personnels, les médecins et les Directeurs.
Je voudrais saluer Madame CLEMENT, entrée dans l’établissement en 1936, Directrice de 1944 à 1967 présente aujourd’hui ainsi que ses successeurs Madame THEBAUD et Monsieur Louis GOURBIL sans oublier Monsieur PETITEAU, actuel Directeur.
Autre signe de l’histoire, la Communauté des Sœurs de Saint Gildas qui a fait vivre cet établissement pendant des décennies et a été présente jusqu’il y a quelques années, a quitté la Commune de VERTOU, où elle était installée depuis 1830, il y a quelques jours, au moment où LIBRE COUR ouvrait ses portes.
En 1998, l’Hôpital de VERTOU décide son transfert aux Clouzeaux. Immédiatement, nous imaginons que la bibliothèque de VERTOU dont j’avais annoncé la réalisation devait trouver sa place ici.
Bien évidemment, cela a retardé la réalisation de cet équipement nécessaire. Mais il ne fallait pas laisser passer cette opportunité.
La situation de ce bâtiment au cœur du centre-ville, à proximité des écoles primaires et secondaires, parfaitement desservi -le terminus de la ligne expresse qui rejoindra dans quelques jours la ligne 4 est à quelques mètres- (cette situation) était idéale. Ce choix allait aussi permettre de mener en parallèle une double démarche : architecturale et fonctionnelle.
Comment mieux traduire les évolutions des supports de l’écrit du papier à l’électronique qu’en réalisant une bibliothèque au cœur d’un bâtiment ancien en utilisant les techniques les plus modernes. Le jury réuni pour choisir l’architecte chargé de réaliser cette transformation a été séduit par le projet de Monsieur Xavier MENARD.
L’homonymie avec son lointain prédécesseur a du l’inspirer et son idée de couvrir la cour d’honneur de l’hôpital a emporté les suffrages.
Pour faire revivre un bâtiment, pour lui donner une nouvelle fonction, il faut le faire évoluer en conservant son intégrité.
Ce défi, Monsieur MENARD, vous l’avez relevé et je vous en remercie.
Permettez-moi de vous offrir cette citation tirée de Victor HUGO dans Notre Dame de Paris : « Jusqu’à GUTEMBERG, l’architecture est l’écriture principale, l’écriture universelle ».
– II –
LIBRE COUR, sans « s », référence à l’ancienne cour où nous nous trouvons est une bibliothèque.
Cette bibliothèque se veut au cœur de notre époque.
Elle est totalement ouverte aux technologies.
Ici, de nombreux postes multimédias, permettent de consulter le catalogue ou d’aller sur Internet.
De chez soi, il sera possible de consulter le catalogue en ligne, de voir si un ouvrage est disponible et de le réserver.
On pourra de la même manière consulter son propre compte et vérifier la date à laquelle devront être restitués les ouvrages.
L’accessibilité aux personnes handicapées a été particulièrement étudiée.
Pour les personnes à mobilité réduite, bien sûr mais nous avons conçu les revêtements de sols et les cheminements avec l’Institut des Hauts Thébaudières, pour faciliter la fréquentation des personnes mal ou non voyantes.
De la même manière, des boucles sonores tiennent compte des préoccupations des personnes malentendantes.
Enfin, cette réhabilitation s’inscrit dans une démarche respectueuse de l’environnement.
La toiture végétalisée agit comme un isolant thermique permettant de limiter les effets des variations de températures.
Cette terrasse permet également de stocker les eaux pluviales pour l’arrosage et en évite les rejets dans les réseaux collectifs.
LIBRE COUR est dédié à la lecture.
Avant même d’emprunter un document, chacun peut gratuitement passer ici du temps pour découvrir des journaux, des magazines, des livres, des CD.
On pourra même lire en écoutant de la musique grâce aux baladeurs mis à la disposition du public.
Au cœur de la ville, LIBRE COUR se veut un espace de vie fonctionnel, chaleureux et confortable ou chaque génération pourra se retrouver et se côtoyer, où chacun pourra donner LIBRE COUR à son plaisir de lire !
Pour gérer les 30.000 ouvrages et les 3000 CD, onze agents – sept de plus que dans l’ancienne bibliothèque – travaillent ici.
Sous la direction d’Agnès PARAGOT, quatre responsables de secteurs et six agents du patrimoine seront au service du public.
La technologie est au cœur de leur travail. Le système RFID de radiofréquence à puces équipe chaque document. Il n’équipe que 3 ou 4 communes en France.
Au-delà de sa fonction antivol, cette technologie facilite largement l’inventaire des documents, en permanence à jour.
LIBRE COUR est accessible au plus grand nombre. La fréquentation du lieu est gratuite comme l’utilisation des postes informatiques.
Les prêts d’ouvrage nécessitent l’acquisition d’une carte pour 24 euros par an, deux euros par mois et le tarif réduit pour les catégories habituelles est de douze euros, un euro par mois.
Ce tarif s’applique à tous, vertavien ou non. Nous l’avons souhaité compte tenu des financements communautaires, départementaux, régionaux et nationaux que je détaillerai tout à l’heure.
Tout ceci a été possible grâce au concours d’un grand nombre de personnes et d’institutions.
Je voudrais remercier mon équipe municipale qui s’est mobilisée pour ce projet.
Les maires-adjoints, Catherine RENARD et Jean-Pierre MONNIER.
Les services techniques de la Ville sous la direction d’Eric DAVID, le service informatique, celui des finances et bien entendu, le service culturel sous la direction d’Eric MARY, et Agnès PARAGOT, déjà cité, maîtresse efficace et bienveillante des lieux.
L’implication de tous a été à la hauteur de l’enjeu financier : l’investissement s’élève à près de 4.800.000 euros.
Financé par la ville pour près de 70%, il a bénéficié des aides substantielles de l’Etat, via la DRAC, pour près de 515.000 euros, de la Communauté Urbaine pour 508.000 euros, du Conseil Régional pour 244.000 euros et du Conseil Général pour 208.000 euros sans oublier le Conseil National du Livre pour 50.000 euros.
Que chacun soit chaleureusement remercié.
Avec ce budget, notre architecte, les bureaux d’études et les nombreuses entreprises ont pu réaliser dans les délais fixés un travail de qualité.
Je veux aussi très sincèrement les remercier.
Tout au long de ce week-end, consacré aux journées du patrimoine, les vertaviennes et les vertaviens pourront venir juger sur pièces, puisque LIBRE COUR sera ouvert samedi et dimanche.
– III –
En réalisant LIBRE COUR, nous avons voulu préparer l’avenir : l’avenir de VERTOU et de son centre et l’avenir des vertaviens.
LIBRE COUR est la première étape de l’opération d’aménagement et de réhabilitation de l’ilot hôpital.
Bientôt LIBRE COUR et son parc auront des voisins.
Trois immeubles pour un total de cent logements : 30% de logements sociaux, 20% de logements en accession à prix raisonnables et 50% de logements libres.
Des locaux commerciaux et de services, des salles associatives et des services municipaux aux étages de ce bâtiment et quarante places de parking en plus de celles affectées aux logements.
Traversée par deux allées piétonnes, cette opération d’aménagement doit dynamiser notre centre et renforcer son attractivité déjà forte.
D’importants aménagements de l’espace public, tout autour de cet ilot viendront compléter l’ensemble qui sera, je le rappelle, à trente minutes du cœur du centre de NANTES.
Je voudrais spécialement remercier NANTES METROPOLE et en particulier le pôle du Vignoble et la Mission Centre ville pour la qualité de leur collaboration.
Préparer enfin l’avenir des vertaviens a été au cœur de notre projet, cet équipement est dédié à la lecture, sur tous les supports. L’apprentissage de la lecture, sa maîtrise, sont essentielles à l’avenir de nos enfants.
LIBRE COUR a été aussi et peut-être surtout fait pour eux.
LIBRE COUR s’inscrit totalement dans la politique culturelle de la commune.
La lecture, le livre en constitue l’un des piliers, avec un événement phare, tous les automnes, les Rencontres d’illustrateurs.
En créant un pôle musique, au sein de LIBRE COUR, nous avons voulu créer un lien avec notre Ecole de Musique et de Danse, construite il y a peu à proximité.
Mesdames, Messieurs, vous aurez compris que nous sommes fiers de LIBRE COUR.
Au-delà de la culture, au-delà de l’architecture, notre bibliothèque a une fonction sociale essentielle : la lecture pour tous.
La lecture permet à chacune et à chacun de vivre, d’évoluer, de découvrir et comprendre.
La lecture c’est l’accès au savoir, au travail, aux loisirs, à la liberté tout simplement. Lire c’est vivre. Lire c’est vivre libre.
Alors que chacun donne LIBRE COUR à son envie de lire, à son envie de vivre, à son envie de vivre libre.
Longue vie à LIBRE COUR !
Bravo, j’y étais. C’est superbe. Merci de me communiquer les coordonnées de l’architecte…on ne sait jamais. Merci pour ce bel équipement !
Libre cour donne envie d’y rester un moment.
Un peu de musique, un peu de lecture et se laisser porter par l’âme de cette bibliothèque reflétée sur les murs de cet édifice…
C’est un bel équipement, bravo et merci pour nous.
Je n’ai pas eu besoin de pousser la porte: elle était grande ouverte! comme pour me souhaiter bon anniversaire en ce jour du 17 septembre. J’ai pris le temps de m’asseoir dans le majestueux fauteuil bleu de France et bien que le lieu soit désacralisé, j’ai compris mieux encore qu’un autre jour le sens de ce verset : "Au Commencement était le Verbe", en pensant aux conteurs, aux comédiens, aux lecteurs qui prendront à leur tour la parole dans cet hémicycle aux couleurs chatoyantes. Et puis, j’ai parlé avec celles et ceux qui comme moi prenaient du temps pour contempler et imaginer la suite…. J’ai fini par m’asseoir, encore, devant les oeuvres peintes, ces pages blanches portées comme des partitions à nos yeux conduits par un petit carré "magique" et la subtile alliance du plein et du vide, du creux et du relief, du plié et du déployé. Un jeu d’écriture sous toutes ses formes, et jusque dans la marge, hors de l’épure, pour porter la voix de l’excellence. Enfin, on est venu me dire que les "Portes ouvertes "allaient fermer! Vers le renouveau des Années Folles, je me suis laissée porter. Merci!